Ben c’était comme une sorte de tâtonnement, et de travail de tentacules comme d’aller chercher avec les sens et euh, et d’avancer comme ça. Il y a une partie peut-être intuitive, une partie, je ne sais pas, comme tu fais des paris qui se passent ça mais c’est tout un, c’est On the Edge, on ne sait pas tout à fait les stratégies qui sont en jeu. Et je crois que j’aime bien ça aussi. Ouais !
Ben je ne sais pas c’est un plaisir d’être sur la crête un peu et je crois que c’est une sensation qui me procure du plaisir, qui me fait penser autant à des marches en montagne qu’à des moments de contact impro où on ne sait pas tout à fait encore où ça va aller, que à ces moments dans des improvisations où on y va à tâtons mais quelque part j’aime pas trop cette expression « à tâtons » c’est comme si on y allait avec précaution ; C’est pas tant d’y aller avec de la précaution que d’y aller sans savoir, sans savoir en fait ; Ouais. Puis en même temps dans le Blind Unisson, ça m’est aussi arrivé de prétendre savoir et souvent [cette phrase me revient] : "On est des experts de ce moment-là et en même temps on n’en sait rien". Puis c’est ça, voilà, on est, on sait et on ne sait pas. C’est pouvoir jouer ce paradoxe, jouer l’ambiguïté.